Au nom de la terre
Edouard Bergeon connaît bien cette histoire : c'est celle de son père. Sans fard, sans artifice, sans effet de manche, il filme le quotidien paysan contemporain avec un naturalisme intense. Entre le poids de l'héritage familial, un amour sincère de son métier et les exigences de production et de rentabilité de plus en plus pesantes, le film pointe du doigt le productivisme à tout crin, le glissement vers la misère du monde paysan et le lien distendu avec la nature. Guillaume Canet, acteur paysan par excellence pousse loin le mimétisme et incarne avec une belle conviction un homme qui voit son monde s'effondrer. Sous la caméra d'Edouard Bergeon, le film se fait aussi documentaire que chronique d'un métier qui se cherche. Le drame plane et Bergeon ne l'évite pas, cherchant sans pathos à montrer le désarroi d'un homme, d'un métier et d'un monde. Un puissant témoignage doublé d'un film fort.
Publié le 25/09/2019
Chronique paysanne contemporaine, Au nom de la terre dévoile sans fard